OUTLAWS AND MOONSHINE: The Devil in The Moonshine (2018)


Ce groupe originaire d’Indiana a choisi de s’exprimer dans un registre mêlant des influences southern rock et hard. Le problème, c’est qu’il est tombé dans le piège de confondre rock sudiste et blues-rock au tempo moyen voire lourdingue (« Don’t be scared », « Ride or die »). D’autres titres souffrent de quelques erreurs d’arrangements. Par exemple, « Boom » serait un bon rock qui fait taper du pied sans le chanteur qui répète inlassablement « boom, boom, boom » sur le refrain. Dans le même ordre d’idées, la rythmique de « Hey y’all » sonne comme du Joan Jett recyclée (« I love rock n’ roll ») avec un riff de guitare banal et un refrain très simpliste (des « hey, hey, hey » qui finissent par devenir lassant à la longue). Bon, il y a quand même du positif. Les musiciens semblent par moments s’inspirer légèrement du style du nouveau Lynyrd Skynyrd en tempo médium, ce qui est déjà mieux (« (Here comes) Bobby » et sa bonne guitare slide, « Different kind of woman et son solo de gratte efficace, « Whiskey » et sa belle intro acoustique). Et puis, trois morceaux sortent du lot. Tout d’abord, « The Devil in the moonshine » tape bien sur un rythme soutenu avec un dialogue entre un dobro en slide et une six-cordes hard rock. Ensuite, ça déboule fort en mode mineur avec un solo bien rock grâce à « Cootie Brown » qui pourrait servir de bande originale pour un film de Tarantino ou Robert Rodriguez. Enfin, la bonne southern ballad « Redneck me » produit un certain effet avec un beau solo et un break à la tierce. Pas mal du tout ! Cependant, à part ces trois titres, ce « Devil in the moonshine » laisse un goût mitigé. Les musiciens sont d’un niveau correct mais les rythmes, les choix d’accords et les progressions harmoniques finissent par se ressembler, ce qui nuit à l’efficacité de cette production. Au final, un disque où il faudra faire du tri !

Olivier Aubry